Un inceste au palais
Le roi David, qui a régné environ 1000 ans avant Jésus-Christ, a connu pas mal de problèmes dans sa vie, et notamment à cause de ses femmes et de ses enfants. Et des enfants entre eux. Une des histoires les plus scabreuses est celle d’Amnon, un des fils, et de sa relation avec Tamar, une des filles. Amnon est un demi-frère de Tamar, et il a la mauvaise idée d’être attiré par cette demi-sœur. Il est même très perturbé par cette belle demoiselle, jusqu’à en perdre l’appétit. Un de ses amis, Jonadab, s’inquiète de l’état du prince Amnon et Amnon lui confie son tourment. Si Jonadab avait vraiment été un bon ami, il lui aurait dit : « Voyons, c’est ta demi-sœur ! Soit raisonnable et ne pense plus à elle ! » Eh non ! Jonadab en mauvais influenceur, propose un stratagème pour qu’Amnon ait l’occasion d’être seul avec Tamar. « Fais le malade et réclame d’elle qu’elle s’occupe de toi ; rapproche-toi d’elle jusqu’à la séduire ! » et Amnon se lance dans cette mise en scène scabreuse. Il se couche et feint la maladie. Le roi David vient le voir et lui demande « Que faire, mon fils, pour soulager ta fièvre ? » Ce à quoi Amnon répond : « Je voudrais que Tamar vienne me soigner et qu’elle me prépare un bon repas ! Cela me permettra de me remettre sur pied. » David fait appel au service de sa fille et Tamar se rend dans les appartements de son demi-frère pour jouer les infirmières. Alors qu’elle présente un bon gâteau tout chaud sorti du four, Amnon déclare sa flamme à la jeune fille qui s’insurge ! Elle résiste, tente de le calmer, mais Amnon devient plus entreprenant et viole sa demi-sœur. Le texte biblique est d’une terrible précision. Il dit « Puis Amnon eut pour elle une forte aversion, plus forte que n’avait été son amour ! Il lui dit : lève-toi et va-t’en ! » Tamar est totalement bouleversée et parce qu’elle n’obéit pas assez vite, Amnon la fait jeter dehors par un de ses serviteurs. La pauvre femme est couverte de honte. Elle se réfugie chez son frère Absalom. Lui, c’est vraiment un frère. Absalon demande ce qui s’est passé ; lorsqu’il apprend le comportement d’Amnon, il entre dans une terrible colère. Cependant, il se retient d’agir trop vite, sur un coup de tête, et recommande à sa sœur de demeurer chez lui, de se reposer, de se refaire une santé, et surtout de ne rien dire. Absalon ne va pas laisser ce viol impuni, mais pour l’heure, il préfère ne rien faire et attendre le bon moment pour venger l’honneur de sa jeune sœur. Pourtant, ce qui s’est passé dans la chambre d’Amnon arrive aux oreilles de David le père. Il fut très irrité, mais il ne fit rien, ni pour punir Amnon, ni pour consoler Tamar. De son côté, Absalom, rempli de haine contre Amnon – et la vengeance étant un plat qui se mange froid – attendra deux ans, oui deux ans, pour laver l’honneur de Tamar. Cette sombre histoire, qui pourrait inspirer des auteurs de téléfilms, montre si c’était nécessaire, que « amour, gloire et beauté » c’est aussi et souvent « haine, bassesses et laideurs » !
(2 Sam. 13)
