La requête insensée d’Adonias

Panorama biblique
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La requête insensée d’Adonias
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Le roi Salomon est sur le trône depuis peu de temps, et il doit apprendre à gouverner. Il a reçu des consignes de son père, et aussi quelques enseignements. Notamment, il faut se méfier de ceux qui ont parfois trahi David, parce qu’ils auront tendance à trahir encore : soif de pouvoir ou soif de notoriété ! Les conseils de David et ses instructions se révèlent justes en ce qui concerne Adonias, l’un des fils de l’ancien roi, un demi-frère du nouveau. Adonias avait cru qu’il monterait sur le trône puisqu’il était premier dans l’ordre de succession. Mais le trône lui est passé sous le nez ; de fait, cela ne passe pas ! Un jour, Adonias se rend chez Bathsheba, la mère de Salomon, et il fait une étrange demande. Il voudrait que Bathsheba intercède pour lui auprès du roi, et lui réclame une faveur. « Quelle faveur, demande Bathsheba ?  – Eh bien, avoue Adonias, je voudrais épouser Abichag ! » Ici, il faut se souvenir de qui il s’agit, et revenir en arrière. Alors que David était vieux, et souffrant toujours du froid, on avait cherché une jeune fille vierge pour la mettre dans le lit du roi. Elle était chargée de le réchauffer. Or, le texte biblique précise que David, bénéficiant de ses services et de ses calories, n’a pas eu de relations sexuelles avec elle, pour autant ! Voilà donc qui est Abichag. Et c’est elle que Adonias voudrait maintenant épouser. « Très bien, réponds Bathsheba, je vais demander la chose pour toi ! » C’est ce qu’elle fait. Elle se présente devant son fils qui est sur le trône. Quand elle arrive, Salomon s’empresse de l’accueillir, la prenant par le bras et réclamant pour elle un siège à sa droite. Là, Bathsheba fait part de la requête d’Adonias. Cette demande met en colère Salomon qui voit rouge. Ce que Bathsheba n’avaient peut-être pas perçu dans la demande d’Adonias, saute aux yeux de Salomon. Dans la culture hébraïque de l’époque, celui qui épouse la concubine d’un roi entre dans la famille royale et peut prétendre à une succession. Par sa demande, Adonias se relance insidieusement dans la bataille de succession et cherche une nouvelle préséance, au cas où… Pour Salomon, c’est une nouvelle trahison et c’est au-delà du supportable. En son temps, Adonias avait demandé la clémence de Salomon pour le pardonner de sa tentative de monter sur le trône alors que David était encore vivant, et Salomon avait dit : « Si tu te conduis bien, je ne te ferai aucun mal, mais à la moindre faute, tu devras mourir ! » Or voilà que Adonias avait commis une faute de lèse-majesté. Salomon déclare alors, devant Bathsheba qui prend conscience qu’elle a été manipulée : «  Que Dieu m’inflige la plus terrible des punitions si Adonias ne paie pas de sa vie pareille offense ! » Il donne ses ordres au commandant de sa garde personnelle, et c’est ainsi que Adonias mourut. Ah, la politique !