La mort de l’enfant
Le roi David a épousé Bathsheba une fois qu’elle a terminé de vivre le deuil de son mari Urie. Difficile de savoir si elle sait que David est responsable de la mort de son époux, mais le prophète Nathan, lui, sait ce qui s’est passé dans cette sombre histoire. Tout commence lorsque le roi aperçoit, depuis le balcon de son palais, un soir, une femme qui se baigne. Il est séduit, fais venir cette femme – il s’agit de Bathsheba – et il a avec elle une relation torride. Laquelle aboutit à l’attente d’un enfant. Or, le mari trompé se trouve être un officier de l’armée de David, laquelle armée est aux frontières, se battant contre les Ammonites, des ennemis aussi héréditaires d’Israël que les Philistins. Pour éviter d’avoir des ennuis avec un homme qui soupçonnerait le roi d’avoir abusé de sa femme, David fait éliminer l’homme, donc le mari. Une fois Bathsheba remise de son malheur, le roi la réclame et, bon prince, l’épouse. Et l’enfant vient au monde. Pour beaucoup, la pauvre veuve a mis au monde le fils de son défunt mari et, généreusement, le roi dont Urie était un proche, sauve cette veuve en l’épousant. C’est sans doute la version officielle à laquelle tout le monde ne croit pas. En tout cas pas le prophète Nathan qui déboule au palais pour dénoncer les terribles intrigues royales. Enfin repris dans sa conscience, David reconnaît sa culpabilité et demande pardon. Le prophète entend le repentir du roi et déclare : « Le Seigneur te pardonne ; tu ne vas pas mourir. Cependant, tu as gravement offensé l’Éternel. C’est pourquoi ton enfant, qui vient de naître, va mourir ! » Et c’est effectivement ce qui va se passer. Pendant 10 jours complets, l’enfant va agoniser à la suite d’une étrange maladie. David supplie Dieu d’épargner l’enfant et pendant tous ces jours, il va demeurer dans la prostration, priant, jeunant, suppliant. Hélas, l’enfant finit par mourir. Personne n’ose annoncer cette terrible nouvelle au roi. On se dit : « Voyez dans quel état il s’est mis alors que l’enfant vivait encore. Imaginez ce qu’il va ressentir maintenant qu’il est mort ! » Une chape de silence tombe sur le palais et David repère ce lourd silence. Il comprend que l’enfant est mort. Aussitôt, il sort de son état d’implorant, va se baigner, se parfumer, mettre de nouveaux vêtements, et se rendre au sanctuaire pour adorer Dieu. Les gens s’étonnent de son comportement, et David explique : « Tant que mon fils était vivant, j’ai prié en espérant. Maintenant qu’il est mort, je ne peux plus rien espérer. Il ne reviendra pas. C’est plutôt moi qui vais le rejoindre un jour ! »
