La mort d’Absalom

Panorama biblique
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La mort d’Absalom
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Je vous emmène aujourd’hui sur un champ de bataille. Nous sommes aux alentours de l’an 970 avant notre ère. D’un côté, vous avez l’armée de David, le roi, de l’autre l’armée d’Absalom, le fils du roi. En effet, Absalom a fomenté un coup d’état et a tenté de chasser son père du trône. Si Absalom a rassemblé autour de lui des partisans rebelles, David a vu des renforts venir à son secours de tout le pays. Et maintenant, l’heure du combat a sonné. Les hommes de David ont demandé à leur roi de ne pas s’exposer dans la bataille ; ils se battront pour lui. David a accepté, tout en disant qu’il ne fallait pas tuer Absalom. Le faire prisonnier, oui ; l’éliminer non ! Les deux armées vont donc s’affronter et c’est l’armée de David qui va vite prendre le dessus. Les troupes d’Absalom subissent de lourdes pertes ; on parle de 20 000 morts. C’est la débâcle pour l’armée rebelle. Alors, Absalom, voyant comment tournent les événements, s’enfuit, monté sur un mulet. L’épisode devient presque cocasse s’il n’était dramatique. Quelques chapitres plus tôt, dans le 2e livre de Samuel qui raconte l’histoire dans l’Ancien Testament, on a pu lire que Absalom était un bel homme, avec une incroyable chevelure qu’il ne coupait qu’une fois l’an. Ce détail devient important maintenant. Absalon s’enfuit donc, à la vitesse d’un mulet, les cheveux au vent, et passe sous un térébinthe. Ici, je lis ce que la Bible relate : « Le mulet s’engagea sous les branches enchevêtrées et la tête d’Absalom se prit dans les branches, le mulet continuant sa route. Absalom reste suspendu entre ciel et terre. » L’image est insolite. Un soldat a vu la scène et vient faire son rapport à Joab, chef de l’armée de David, et neveu du roi. Joab demande : « Tu l’as achevé j’espère ! – bah non ! répond le soldat. « Si tu l’avais fait, rétorque Joab, je t’aurais donné 10 pièces d’argent ! – oui mais non, répond le soldat. J’ai entendu David dire qu’il ne fallait pas le tuer. Je suis obligé d’obéir à cet ordre, et si je l’avais tué en prétendant n’avoir pas entendu l’ordre du roi, mon mensonge aurait été découvert et je ne suis pas sûr que tu aurais pris ma défense ! » Voilà un soldat qui n’a pas froid aux yeux. Joab, entendant cet argumentaire, s’en va en disant : « Je ne veux pas perdre mon temps avec toi ! » Joab va voir ce qu’il en est d’Absalom, accompagné de quelques hommes. Ils trouvent Absalom, effectivement pendu à un arbre, pris par les cheveux semble-t-il, mais toujours vivant. Joab se saisit d’un javelot et vise le cœur du pauvre Absalom, tandis que les soldats qui accompagnent le chef de l’armée, le transpercent de leur épée. Alors Joab sonne du corps pour annoncer la fin de la bataille et la victoire de David. Le corps d’Absalom est récupéré et jeté dans un fossé où on jette sur lui une multitude de pierres. Ainsi s’achève d’une façon peu glorieuse, la vie d’Absalom.

(2 Sam. 18)