Des secours pour David

Le roi David traverse une période difficile de sa vie. C’était il y a plus de 3 000 ans, mais cette histoire reste instructive. Depuis que le prophète Nathan a pointé chez David ses graves fautes, il y a une succession de conséquences malheureuses à ces fautes ; même si le pardon est intervenu. En effet, le pardon efface la faute, mais les conséquences courent toujours. Pour David, c’est son trône qui est menacé, et pas par n’importe qui, mais par l’un de ses fils, Absalom. David, avec les hommes qui lui restent fidèles, s’est enfuit de Jérusalem, et cela fait des semaines qu’ils changent de lieu pour échapper à la menace. Lui et ses troupes sont dans une région désertique, à Mahanaïm, lorsqu’il reçoit du renfort de plusieurs dignitaires venant des quatre coins du pays. C’est un renfort de plusieurs milliers d’hommes, mais aussi de matériel. On trouve même, dans la Bible, une liste assez précise et plutôt originale : du matériel de couchage, des lainages, de la vaisselle (oui, de la vaisselle !) et encore de la nourriture : du blé, de l’orge, de la farine, des fèves, des lentilles, du miel, du beurre, des fromages de vache et de brebis. Cette arrivée d’hommes et cette livraison semblent redonner du courage au roi fuyant et d’un coup, on observe une attitude différente de David. Il se met à réorganiser son armée et à vouloir reprendre en main la situation. Le chef de guerre en lui s’est réveillé ! Il désigne des commandants de régiments et de compagnies, et décide de se remettre en marche contre Absalom, le fils rebelle qui s’est proclamé roi. On se dit que tout est en train de basculer et que David, le vainqueur de Goliath, est enfin de retour. Mais les soldats stoppent la ferveur retrouvée de David, et voici ce qui est dit : « Les soldats s’écrièrent : Non, David ! Tu ne dois pas venir avec nous ! En effet, si nous perdons la bataille, nous ne sommes rien pour l’ennemi. Même si la moitié d’entre-nous est tuée, ils n’y attacheront pas d’importance. Mais toi, tu vaux 10 000 soldats. Par conséquent, il est préférable que tu ne prennes pas part au combat. Reste à l’arrière et, si besoin, envoie-nous du secours ! » Il y aurait beaucoup à dire sur cette déclaration et sur cette étonnante stratégie. Notamment sur le sens du devoir des militaires et sur la protection inattendue dont bénéficie David pour qui tant d’hommes sont prêts à mourir. En tout cas, David se range à cet avis. Au moment où son armée se met en route pour arrêter les prétentions d’Absalom, le fils rebelle, David fait une recommandation aux chefs militaires. Il dit : « Je vous en prie, ne faites pas de mal à Absalom ! Arrêtez-le, mais ne le tuez pas ! » Et le texte biblique ajoute que tous les soldats entendirent cette requête. Ce détail est important pour la suite de l’histoire. Il est clair qu’une page de l’histoire d’Israël est en train de s’écrire, mais laquelle ?
(2 Sam. 18)




