C’est à voir — “Sous les verrous, la foi !”, avec Cecylia Rançon

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C'est à voir — "Sous les verrous, la foi !", avec Cecylia Rançon
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J’ai été avec des proxénètes à l’âge de 12 ans qui m’ont mise sur le trottoir. Même enceinte, j’ai fait la prostitution aussi. J’en voulais beaucoup à Dieu et je ne croyais pas. Pour moi, Il n’existait pas.

« Sous les verrous, la foi ! », tel est le titre du nouveau documentaire de Cecylia Rançon. Immersion dans le milieu carcéral où le christianisme semble être au rendez-vous avec sa réalisatrice…

Produit par Anne Fredon pour KTO, ce 52 minutes nous entraîne durant plusieurs semaines à la suite de plusieurs femmes incarcérées en centre de détention ou en maison d’arrêt. Dans le chaos de cette dure réalité, bien que juste aux yeux de la loi, l’espoir résonne dans le cœur de plusieurs d’entre elles, à travers la foi catholique. Un sujet bien loin de son dernier projet sur les pratiques occultes en France.

C’était un désir depuis plusieurs années de pouvoir tourner dans le milieu carcéral. L’idée était de pouvoir angler sur la foi puisqu’on le sait, la liberté de culte permet de pratiquer sa religion dans le milieu carcéral.
Le milieu carcéral est assez mystérieux. On donne rarement la parole à des femmes. Je rappelle qu’elles représentent moins de 4% de la population carcérale en France. L’idée, vraiment, était de pouvoir s’arrêter sur ces femmes qui ne sont pas nombreuses, mais qui pourtant vivent des choses très dures derrière les murs, mais aussi de belles choses comme par exemple, la solidarité, les aumônières qui viennent les visiter ou encore les visiteuses de prison qui viennent apporter une humanité. Ces femmes-là donnent une humanité à des personnes qui ont une très mauvaise image d’elles.

Ces derniers jours, suite à un rapport de l’IFOP sur l’Islam, une polémique a éclaté vis-à-vis d’un certain intégrisme catholique dans les prisons françaises ; bien loin du témoignage de la réalisatrice !

Je me suis vraiment focalisée sur les femmes qui avaient un parcours de conversion vers la religion chrétienne. Les prisons où j’ai tourné : la prison de Roanne à côté de Lyon et la prison de Rennes, qui est exclusivement réservée aux femmes. Il n’y a pas ce phénomène dont on a pu entendre parler, un phénomène de radicalité de la religion chrétienne ou de la religion catholique, je ne l’ai pas vu et, très sincèrement, en tout cas là où j’ai été, il est inexistant.