Adonias, remis à sa place

Nous sommes en 970 avant Jésus-Christ. Le roi David doit désigner l’un de ses 17 fils comme successeur. Il se sent partir et il est temps de clarifier les choses. Le futur roi sera Salomon. Pourtant dans l’ordre de succession, Salomon n’était qu’à la 10e place, et si les numéros 1,2 et 3 sont morts, Le numéro 4 s’attendait bien à monter sur le trône. Celui-là se nomme Adonias, et il y croyait tellement qu’il avait déjà organisé une vaste fête où se faire proclamer roi. C’est d’ailleurs au cœur de cette fête que tout le monde entend sonner la trompette et des acclamations venant de Jérusalem. Tout le monde se regarde et se demande ce qui se passe. Surgit alors un certain Yonathan qui explique à Adonias, et à ses invités, que David vient de faire proclamer officiellement Salomon comme son unique successeur. Tout le monde a du mal à le croire et commence à se sentir mal à l’aise. Yonathan donne des détails : on a vu Salomon, entouré de la garde royale, monté sur la mule tout aussi royale. Il y avait là le prophète Nathan et le prêtre Sadoc. Puis Salomon est entré au palais, c’est assis sur le trône tandis que les ministres sont venus s’incliner devant lui avant de se présenter dans la chambre de David pour le féliciter de son choix. Ils ont dit : « Nous souhaitons que ton Dieu rende la renommée de Salomon encore plus grande que la tienne, et qu’il rende son règne encore plus glorieux que le tien ! » C’est alors que le roi s’est dressé sur son lit et qu’il a déclaré : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël qui m’a donné aujourd’hui un successeur, et qui m’a permis de vivre cet événement ! » On imagine qu’Adonias a avalé sa salive, devenant livide à l’annonce de ces faits. A-t-il seulement remarqué qu’au fur et à mesure que Yonatan faisait son rapport, ses convives se sont éclipsés les uns après les autres, aussi discrètement que possible et sans prendre le temps de saluer celui qui les avait invités à une intronisation prématurée. Adonias, se rappelant peut-être ce qui était advenu du frère Absalom lorsqu’il avait fomenté un coup d’état contre David, se met à craindre pour sa vie. Il s’empresse de se rendre à l’autel des sacrifices, s’accroche désespérément à cet autel comme pour y chercher refuge. Quelqu’un est venu l’annoncer à Salomon en ces termes : « Adonias a tellement peur de toi qu’il s’est réfugié sur l’autel des sacrifices et réclame ta clémence ! » Salomon répond, et c’est ici sa première déclaration en tant que nouveau roi : « S’il se conduit honnêtement, je ne lui ferai aucun mal, mais s’il commet la moindre erreur, je ne serai plus aussi clément ! » Informé, Adonias se présente devant Salomon, son jeune demi-frère, et s’incline devant son nouveau roi. Sans doute est-il soulagé, mais il reste fortement vexé d’avoir été écarté ainsi de la succession. C’est mauvais signe pour la suite.




