Un geste de fidélité

La révolte du prince Absalom contre son père le roi David a coupé court. L’histoire se passe aux alentours de 970 avant Jésus-Christ, et tout Israël en a été bouleversé. La rébellion s’est terminée par une terrible bataille ou des dizaines de milliers d’hommes sont morts. Absalom ayant été tué, lui aussi. David, dans un premier temps, avait préféré fuir Jérusalem plutôt que d’affronter son fils, mais soutenu par de nombreux partisans venus de tout le pays, il avait pu reconstituer une armée et affronter celle d’Absalom. La fuite de David a duré plusieurs mois, et dans ses étapes et ses recherches de refuge, il avait été soutenu par la population, et notamment par un riche propriétaire de la région de Galaad, au nord de la rivière Yabboq. Maintenant que David revient sur Jérusalem, triomphant, il est accompagné entre autres, par ce riche propriétaire, du nom de Barzillaï. Après avoir traversé le Jourdain, Barzillaï pense qu’il est temps pour lui de rentrer chez lui. Le roi David, reconnaissant pour tout ce qu’il a fait pour ces troupes et pour lui-même, l’invite à rester en sa compagnie, de venir s’installer à la cour. Il lui promet de l’inviter à sa table tous les jours. Cette superbe proposition n’intéresse pas Barzillaï. Il dit au roi : « C’est gentil David, mais regarde : j’ai 80 ans et je suis vieux. Il ne me reste pas beaucoup de temps à vivre. Je préfère rentrer chez moi. Je suis fatigué. Je n’arrive même plus à discerner le goût de ce que je mange, et encore moins la voix des chanteurs et des chanteuses. Je ne veux pas être à la charge du roi. Laisse-moi retourner dans ma ville ! » David est touché par cette réponse et avant même qu’il puisse à son tour dire quelque chose, le vieil homme ajoute : « Si tu veux vraiment m’honorer, alors voici mon fils. Il se nomme Kimham. C’est lui qui ira avec toi et sera à ton service ! » Le roi acquiesça et promis d’être bienveillant à l’égard de Kimham. David et Barzillaï s’étreignirent une dernière fois et chacun partit de son côté. Il était temps pour le roi maintenant de poursuivre sa route vers Jérusalem. Cette scène d’amitié et de loyauté vient donner une couleur apaisée aux événements qui ont failli conduire le pays au chaos. C’est une scène touchante, pleine d’humanité. Hélas, ce n’est qu’une courte éclaircie dans cette période qui ouvre sur la fin de règne du roi David. Le prophète Nathan l’avait dit : le trône de David va vaciller !



