L’invité du jour — Guillaume Guennec alerte sur la situation au Nigéria

3 100 chrétiens tués pour leur foi au Nigeria en un an. Ce chiffre, issu de l’index mondial de persécution, a récemment été repris par le président américain pour justifier la réintégration du Nigeria dans la liste des pays particulièrement préoccupants en matière de liberté religieuse. Mais derrière les débats et les polémiques, il y a une tragédie humaine. Pour en parler, j’ai la joie d’avoir avec moi Guillaume Guennec, directeur du plaidoyer chez Portes Ouvertes.
Le Nigeria apparaît aujourd’hui comme l’un des pays les plus préoccupants en matière de liberté religieuse. L’Index mondial de persécution évoque un chiffre alarmant : 3 100 chrétiens tués en une seule année, un indicateur qui interroge sur la méthode de calcul et sur ce qu’il révèle réellement de la situation sur le terrain. Derrière ces données, le débat s’installe : s’agit-il d’un conflit communautaire ou d’un véritable génocide chrétien ?
« Le Nigeria est classé 7ᵉ dans notre index mondial de persécution des chrétiens, et c’est le pays où le plus de chrétiens sont tués pour leur foi : 3 100 l’an dernier. La situation est très complexe, mêlant facteurs religieux, ethniques, économiques et climatiques, mais les chrétiens restent particulièrement vulnérables face aux groupes terroristes comme Boko Haram et l’État islamique. Nos équipes locales vérifient chaque cas pour confirmer qu’il s’agit bien de persécution religieuse, et nous croisons ces données avec d’autres organisations. Ce que nous demandons aujourd’hui, c’est une enquête internationale sur les crimes commis par ces groupes, car le gouvernement nigérian échoue à protéger ses populations. »
Guillaume Guennec met en lumière les actions prioritaires et l’appel pressant lancé à la communauté internationale par Portes Ouvertes, qui insiste sur l’urgence humanitaire plutôt que sur les débats politiques. Les besoins des victimes se révèlent particulièrement criants, nécessitant une mobilisation immédiate. La campagne « Afrique unie contre la violence » s’affiche avec des objectifs clairs et ambitieux, tout en ouvrant la voie à une participation active de chacun pour contribuer à cette lutte.
« On peut débattre des chiffres ou des déclarations politiques, mais il ne faut pas oublier les victimes derrière ces drames. Beaucoup ont vécu des traumatismes extrêmes : voir un proche tué, être kidnappé ou réduit en esclavage, et elles ont besoin d’un accompagnement psychologique pour se reconstruire. À cela s’ajoute une crise humanitaire massive avec des dizaines de milliers de déplacés vivant dans une précarité terrible, des enfants déscolarisés et des femmes contraintes à la prostitution pour survivre. C’est pourquoi nous appelons la communauté internationale à agir : enquêter sur les crimes, protéger les civils, rendre justice et apporter une aide humanitaire. Et ça, on peut, par une simple signature, contribuer à mettre en lumière ce problème et à demander à la communauté internationale d’agir. »








