La fuite de David

Il s’en passe des choses à Jérusalem ! Je parle ici des troubles d’il y a environ 3000 ans. Nous sommes en 970 avant Jésus-Christ et le roi David en voit de toutes les couleurs avec son fils Absalom qui s’est tout simplement proclamé roi à la place de son père. Depuis quelque temps, David a perdu de sa superbe. Depuis l’adultère avec Bathsheba, tout est devenu compliqué et le prophète Nathan l’avait bien annoncé : « À cause de la faute de David, il y aura de la violence au cœur même de la famille ». La faute de David, ce n’est pas seulement l’adultère, mais c’est aussi et surtout la complicité dans l’assassinat du mari trompé. Déjà à cause de ce sang sur les mains du roi, Nathan a signalé que David ne pourrait jamais construire le temple qu’il rêve pourtant d’édifier à Jérusalem. Dieu ne veut pas d’un bâtisseur assassin. Or maintenant, Absalom, fils rebelle de David, défit son père en provoquant un coup d’état, et le vieux David est obligé de fuir Jérusalem parce qu’il craint pour sa vie. Alors que Absalom, devenu roi à Hébron, s’approche de la capitale avec des milliers d’hommes dévoués à sa personne, David, accompagné de quelques fidèles et de mercenaires à sa solde, sors de la ville devant une population troublée, qui ne comprend pas trop ce qui est en train de se passer. Au début de son histoire, alors que le jeune et beau David avait tué le géant Goliath et gagné la guerre contre les Philistins, toutes les femmes étaient amoureuses de lui, et David avait un véritable fan-club. Ce n’est plus du tout le cas, trente ans plus tard. C’est un exode étrange pour les notables entourant encore David. On quitte la ville à pied et le prêtre Sadoc, avec d’autres religieux, embarquent l’Arche de l’Alliance pour suivre David dans sa fuite. Mais David s’oppose à ce déménagement : « Retourne en ville avec l’Arche. Si Dieu est encore avec moi, je reviendrais et je la retrouverais. Sinon, eh bien tant pis ! » On vient dire à David que l’un de ses conseillers personnels l’a trahi et s’est rallié à Absalom. Le roi n’en croit pas ses oreilles. Tout le monde semble contre lui ; quel terrible retournement de situation ! Un autre conseiller tente de le consoler en lui assurant son soutien inconditionnel. Il s’agit d’un certain Houchaï. David est sensible à cette marque de fidélité, mais il dit à Houchaï : « C’est gentil, mais non ! Retourne, toi aussi, à Jérusalem et fais mine de te rallier à Absalom. Si tu veux vraiment me rendre service, soit mon espion auprès de mon fils, et surtout essaie de ruiner l’influence d’Achitophel, cet autre ancien conseiller qui maintenant est dans le camp d’Absalom. Achitophel est redoutable ; il faut le contrer. Je veux pouvoir compter sur toi ! » David est fuite, il est accablé par la trahison de beaucoup, dont l’un de ses propres fils, il s’éloigne de Jérusalem mortifiée en pleurant, mais s’il demeure un fin politique : il prépare le coup suivant !
(2 Sam 15)



