David, fidèle en amitié
David, lorsqu’il devient roi, succède à son beau-père Saül, vers 1 000 avant Jésus-Christ. À cette époque, David est un jeune trentenaire. Saül, son prédécesseur, est mort, tout comme la plupart de ses fils. Le peuple souhaite voir sur le trône celui qui, jeune, avait vaincu le géant Goliath. C’est donc plus une élection qu’une succession directe. Dans un premier temps, certaines tribus d’Israël – pour rappel, elles sont au nombre de douze – placent leur confiance en David. Cependant, avec la disparition de toute la dynastie de Saül, ce sont toutes les tribus qui élisent l’ancien berger de Bethléem comme roi. Selon le récit biblique, Saül a perdu son trône et sa succession à cause d’un comportement qu’a sanctionné Dieu. De son côté, David n’a pas cherché à supplanter son beau-père ni à trahir Jonathan, l’héritier légitime. David et Jonathan étaient en effet de très bons amis, et David a longuement pleuré la mort prématurée de Jonathan. Les deux hommes s’étaient promis fidélité et assistance. Maintenant que David est roi et qu’il a fait de Jérusalem sa capitale, il se préoccupe de la descendance de Jonathan. En menant ses recherches, il découvre que Jonathan a un fils, caché après la mort de son père et de son grand-père Saül. L’histoire est particulièrement insolite : lorsque les Philistins tuent Saül et Jonathan au cours d’une guerre, la nourrice du jeune Méphiboshet, âgé de cinq ans, s’enfuit avec lui pour le protéger. Son nom signifie « exterminant la honte », pas facile à porter, surtout que l’enfant présente un handicap physique. La Bible indique qu’il boite des deux pieds. Difficile de déterminer de quoi il s’agit ! Pendant la fuite, la nourrice fait tomber l’enfant, qui se blesse et reste estropié toute sa vie. Des années plus tard, David découvre donc l’existence de Méphiboshet, toujours caché chez un certain Makir, dans un village isolé à l’Est du Jourdain. David fait rechercher ce fils et l’accueille à sa cour à Jérusalem. Le gamin est devenu un jeune homme, timide et mal à l’aise. Il est traité avec bonté par David, qui respecte ainsi sa promesse envers Jonathan. Dès ce jour, la vie de Méphiboshet va changer, mais on discerne le peu d’estime qu’il a de lui-même lorsqu’il demande à David : « Pourquoi le roi se préoccupe-t-il de moi, un pauvre chien crevé ? »
(2 Samuel 4 et 2 Samuel 9)
