L’invité du jour — Emmanuel Ricard évoque les populations les plus exposées au cancer de la prostate

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L'invité du jour — Emmanuel Ricard évoque les populations les plus exposées au cancer de la prostate
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En France, le cancer de la prostate est le plus fréquent chez les hommes. Pourtant, il reste entouré d’un silence qui peut coûter cher. Des gestes simples, comme le dépistage, peuvent sauver des vies et améliorer la qualité de vie. Aujourd’hui, nous saisissons cette occasion pour sensibiliser et agir, en compagnie de mon invité, le Dr Emmanuel Ricard. 

 

Le cancer de la prostate, bien qu’il soit le plus fréquent chez les hommes en France, reste encore mal connu dans ses causes et ses facteurs de risque. Parmi ceux-ci, l’âge apparaît comme un élément déterminant. En effet, plus les années passent, plus le risque de développer des cellules cancéreuses dans la prostate augmente, comme le montrent de nombreuses études post-mortem. 

Cette réalité soulève naturellement la question du dépistage. Il ne s’agit pas de le recommander trop tôt, car avant 50 ans, les cas restent extrêmement rares. En revanche, à partir de cet âge, une vigilance accrue s’impose, notamment chez les hommes présentant des antécédents familiaux ou appartenant à des populations à risque. 

Le principal facteur de risque du cancer de la prostate, c’est l’âge : avec les années, il devient courant de retrouver des cellules cancéreuses dans la prostate, même chez des hommes jamais diagnostiqués. Le dépistage est donc recommandé à partir de 50 ans, en particulier pour les personnes ayant des antécédents familiaux, issues de populations à risque ou exposées professionnellement aux pesticides. 

 Les premiers signes du cancer de la prostate sont souvent silencieux. Dans la majorité des cas, la maladie évolue lentement et ne provoque aucun symptôme à ses débuts. Ce n’est qu’à un stade plus avancé que des troubles urinaires peuvent apparaître, comme un jet d’urine affaibli, une sensation de vidange incomplète de la vessie, ou encore des difficultés à uriner. Ces symptômes, bien qu’alertant, ne sont pas spécifiques au cancer : ils peuvent également être liés à une hypertrophie bénigne de la prostate, fréquente chez les hommes âgés. 

Face à cette discrétion symptomatique, le recours à des examens médicaux devient essentiel pour poser un diagnostic. Le toucher rectal, bien que redouté par certains, reste un geste simple et rapide permettant au médecin d’évaluer la consistance et le volume de la prostate. En complément, un dosage sanguin du PSA (antigène prostatique spécifique) est souvent prescrit. Si ces premiers examens révèlent une anomalie, une IRM ou une biopsie peut être envisagée pour confirmer la présence de cellules cancéreuses. 

Ces examens, bien que parfois perçus comme invasifs ou inconfortables, sont aujourd’hui les outils les plus fiables pour détecter un cancer de la prostate à un stade précoce, moment où les chances de guérison sont les plus élevées. 

Les symptômes du cancer de la prostate sont souvent confondus avec ceux d’un adénome bénin, car ils se manifestent par des troubles urinaires liés à l’augmentation naturelle du volume de la prostate avec l’âge. Pour affiner le diagnostic, on commence par un dosage du PSA, suivi si besoin d’une échographie, d’une IRM ou d’une biopsie, afin d’évaluer l’agressivité des cellules et décider, en concertation pluridisciplinaire, entre une surveillance active ou une intervention chirurgicale.

 

Première publication le 04 décembre 2024*