L’invité du jour — Jordan Gudefin : Quand l’orchestre fait voyager Disney

Disney en concert autour du monde, un spectacle immersif pour voyager à travers les univers emblématiques de Disney grâce à la puissance d’un orchestre symphonique accompagné de chanteurs, danseurs et projections vidéo. Comment la musique prend-elle vie sur scène ? Réponse avec Jordan Gudefin, chef d’orchestre de cette tournée internationale.
Avant de plonger dans les détails du spectacle, Jordan Gudefin nous présente ce qu’est un orchestre symphonique et les particularités du Sinfonia Pop Orchestra.
Un orchestre symphonique, c’est l’orchestre qu’on peut voir dans des concerts de musique classique, c’est-à-dire avec des cuivres, des bois, des percussions et aussi de la harpe. Mais nous, nous avons une particularité parce que c’est un orchestre symphonique classique mais qui a, comme son nom l’indique, une tendance un peu pop. On a donc des instruments un peu plus rares comme de la batterie, beaucoup de percussions un peu traditionnelles et des synthétiseurs qui nous aident à avoir des sons qu’on n’aurait pas forcément d’habitude, et également de la guitare et de la guitare basse. On a donc un beau panel d’instruments. Il n’y a que les saxophonistes qui seront déçus de ne pas être représentés.
L’orchestre est composé d’un peu plus de cinquante musiciens. Avec les chanteurs et les danseurs, on doit être 60 à 70 personnes sur le plateau. Donc, ça commence à faire pas mal de monde.
Disney en concert autour du monde se produit dans toute la France et au-delà de ses frontières. Déménager tout un orchestre symphonique demande une organisation et une logistique importantes.
Partir en tournée demande une énorme logistique. Il y a l’orchestre, mais également tout ce qu’on ne voit pas, comme les câbles, les écrans, les chaises. C’est vraiment énorme. On a tout simplement des camions qui nous suivent. L’orchestre voyage en train et les chanteurs dans ce qu’on appelle un tourbus : un bus aménagé avec des lits. C’est assez intense. On passe pas mal de temps dans les gares, on a des plannings assez serrés, mais c’est plutôt bien organisé. On arrive en général à faire ce qu’on doit faire, quand il n’y a pas trop de retard. Mais oui, c’est une grosse logistique.
Le métier de chef d’orchestre fascine. Jordan Gudefin nous explique comment on devient chef d’orchestre et son parcours jusqu’à diriger le spectacle Disney en concert.
C’est vrai que c’est un métier qui interroge souvent. Il suffit de regarder notamment les tout-petits qui essaient d’imiter le chef d’orchestre. On se rend compte que c’est quelque chose qui remonte à l’enfance. C’est assez mystérieux, alors que la réalité du métier est comme souvent, finalement assez pragmatique. Il y a, comme dans tous les domaines, beaucoup de travail. Les conservatoires, en France, nous forment excellemment bien. On apprend des bases techniques, des bases musicales, parce que pour être chef d’orchestre, il faut être capable de connaître tous les instruments, de lire toutes les portées et d’entendre une partition sans avoir à écouter le disque. Il y a toute une formation théorique. Ensuite, sur le terrain, notre rôle est de mettre les gens ensemble, c’est-à-dire de décider à quelle vitesse on va jouer les choses. Et après, pour devenir chef d’orchestre d’un spectacle comme celui-ci, ce sont des chemins de vie, avec de la chance et des rencontres.
Les musiques originales des films Disney sont spécifiquement arrangées pour ce spectacle. Celui-ci mêle à la fois musique, chant, danse et projection vidéo, tout cela dans une synchronisation parfaite. Découvrons comment se prépare et se coordonne un tel spectacle, avec autant d’éléments artistiques et techniques.
Les arrangeurs Disney prévoient dès le départ que ces musiques soient jouées par des orchestres et que ça corresponde à ce qu’on entend dans les films. Donc nous n’avons pas à les réadapter. Par contre, on a une envie de raconter quelque chose par l’image et par les choix des morceaux. Donc on décide des fois d’écourter, pour que ça colle avec ce qu’on a envie de raconter et surtout éviter de trop se répéter d’une année sur l’autre.
Pour préparer le spectacle, on commence par le découper. On a la partie de répétition avec les chanteurs, parce qu’il faut qu’ils apprennent leur voix. En plus de cela, on tient à ce que les chanteurs n’aient pas seulement des solos, mais également des chœurs, c’est-à-dire plusieurs voix en même temps. On a ensuite les répétitions avec les danseurs. Puis on mélange les danseurs et les chanteurs parce que nos chanteurs dansent aussi un peu. J’ai ensuite la lecture avec l’orchestre, puis deux répétitions avec tout le monde. Concernant la spécificité de ce spectacle synchronisé, j’ai ce qu’on appelle un clic visuel, à savoir un écran qui m’indique « là il faut que tu sois synchro avec telle image ». Et j’ai également un clic métronome dans mon oreille droite, qui me permet de garder la bonne vitesse pour vraiment synchroniser à l’image. C’est la petite particularité de ce spectacle, avec ces outils qu’il faut apprivoiser.
Ce spectacle véhicule des valeurs universelles, telles que l’amour, l’amitié, la famille ou encore le courage. Des valeurs portées par un langage lui aussi universel : celui de la musique.
On se rend compte de la portée universelle des accords, de la beauté musicale et des émotions qu’on a pu ressentir enfant et qu’on retrouve une fois adulte. J’espère que c’est ce que les spectateurs ressentiront, c’est-à-dire d’avoir été portés à la fois par des choses très positives, des choses un peu tristes, d’être touchés en fait, tout simplement.








