L’invité du jour — Markus Hofer honore l’ONU pour ses 80 ans d’existence !

, , ,
L'invité du Jour
L'invité du Jour
L'invité du jour — Markus Hofer honore l'ONU pour ses 80 ans d'existence !
Loading
/

L’Organisation des Nations unies fête ses 80 ans. Créée dans l’élan de la paix après la Seconde Guerre mondiale, elle incarne depuis des décennies l’espoir d’un monde plus juste, plus solidaire. Mais aujourd’hui, face aux crises multiples — conflits, injustices, dérèglements climatiques — beaucoup s’interrogent : l’ONU est-elle encore à la hauteur de sa mission ? Pour en parler, je reçois Markus Hofer, représentant de l’Alliance évangélique mondiale auprès de l’ONU.

 

L’Organisation des Nations unies célèbre cette année ses 80 ans, marquant huit décennies d’engagement pour la paix, la coopération internationale et les droits humains. Son évolution et son rôle actuels dans le monde suscitent de nombreuses analyses, notamment à l’heure où les défis globaux se multiplient. Parmi les enjeux majeurs auxquels elle est confrontée figurent la fragilisation du multilatéralisme, les conflits persistants et les limites de son pouvoir d’action face à la volonté politique des États membres. Dans ce contexte, l’Alliance évangélique mondiale joue un rôle actif au sein de l’ONU, en représentant plus de 600 millions d’évangéliques à travers le monde et en intervenant sur des thématiques clés telles que la liberté de religion, les droits des minorités et la lutte contre la traite humaine.

L’ONU repose aujourd’hui sur une structure solide, avec un Conseil de sécurité puissant et une adhésion quasi universelle des États. Ses grands axes d’action restent l’aide humanitaire, le maintien de la paix, les droits humains et le développement. Mais elle est fragilisée par une crise du multilatéralisme et dépend fortement de la volonté politique des États membres, ce qui limite son efficacité. L’Alliance évangélique mondiale, que je représente, s’engage activement dans les mécanismes onusiens pour défendre la liberté de religion, les droits des minorités et la paix, en collaboration avec les experts et rapporteurs de l’ONU.

Certaines causes sont particulièrement portées au sein de l’ONU par des organisations engagées, notamment dans le domaine des droits humains et de la liberté de religion. La voix des communautés religieuses dans les débats internationaux suscite à la fois de l’ouverture et de la résistance, selon les contextes et les acteurs en présence. Le dialogue interreligieux est souvent perçu comme un levier de paix, mais il reste confronté à des préjugés et à des tensions idéologiques. Les Églises locales, bien que parfois éloignées des sphères diplomatiques, peuvent jouer un rôle actif en relayant les actions menées à l’ONU et en encourageant leurs autorités à s’ouvrir à la coopération internationale.

Je travaille directement avec les alliances évangéliques nationales dans le cadre de l’examen périodique universel, un processus qui permet à chaque État d’être évalué sur sa situation en matière de droits humains. Au sein de l’ONU, certaines résistances existent vis-à-vis des communautés religieuses, mais je crois profondément que la foi et le dialogue interreligieux peuvent contribuer à la paix. Dans plusieurs contextes, nous avons pu établir des comités de paix grâce à une collaboration avec les autorités locales, religieuses et gouvernementales. Et même si l’ONU peut sembler lointaine, les Églises et les citoyens ont un rôle à jouer en encourageant l’ouverture et la coopération internationale.