L’invité du jour — Alexandre Dalibot anticipe et révolutionne les problèmes de santé par la marche à pied !

Aujourd’hui, lumière sur un sujet à la croisée de la médecine, de la technologie et de l’éthique : la détection précoce des maladies neurodégénératives grâce à l’analyse du mouvement. Entretien avec Alexandre Dalibot, cofondateur de la startup a-Go.
L’idée d’utiliser la marche comme indicateur précoce des maladies neurodégénératives s’est imposée comme une piste prometteuse dans le domaine de la recherche médicale. Il est désormais envisageable d’anticiper des pathologies telles qu’Alzheimer ou Parkinson simplement en observant les caractéristiques de la démarche. Les dispositifs développés à cet effet collectent une variété de données, notamment la cadence, la régularité, la symétrie, ou encore les variations de vitesse et de posture. La société a-Go veille à ce que sa technologie reste un outil au service du patient, en complément du jugement médical, et non en remplacement, dans un contexte où l’intelligence artificielle soulève des interrogations éthiques majeures.
Tout part de mon expérience de praticien, où j’ai réalisé que la manière de bouger révélait énormément d’informations sur l’état de santé. En analysant la marche en profondeur, on peut détecter très tôt des signaux faibles, des « étincelles » de maladies comme Alzheimer ou Parkinson, et agir avant qu’elles ne s’installent. Grâce à un jumeau numérique en 3D, nous étudions plus de 200 paramètres pour identifier des biomarqueurs moteurs spécifiques. Mais la décision reste entre les mains des médecins, et nous veillons à ce que nos algorithmes soient toujours explicables et transparents.
Les données de marche sont aujourd’hui utilisées comme un outil d’analyse clinique permettant d’identifier des signaux précoces de maladies neurodégénératives. Cette innovation soulève des défis éthiques et pratiques, notamment en matière de protection des données personnelles et de respect du consentement des patients. Les enjeux liés à la collecte et à l’interprétation de données sensibles sont abordés avec rigueur, dans le cadre de protocoles garantissant la transparence, la sécurité et l’intégrité des informations. La technologie développée est déjà présente dans certains établissements de santé, où elle accompagne les professionnels dans le suivi et la prévention des troubles neurologiques. L’avenir de la détection précoce des maladies neurodégénératives grâce à la technologie s’inscrit dans une dynamique de médecine préventive, personnalisée et éthique, où l’intelligence artificielle devient un allié du diagnostic sans jamais se substituer à l’expertise humaine.
Nous avons longuement échangé avec des médecins pour concevoir un outil qui réponde à leurs besoins : détecter le plus tôt possible et s’intégrer facilement dans le parcours de soins. Il ne s’agit pas seulement d’apporter une valeur scientifique, mais de proposer une solution concrète, pratique et sécurisée, avec un traitement des données majoritairement local et des serveurs certifiés HDS. Un programme va démarrer avec trois CHU en France, avant un déploiement plus large vers les maisons de santé et les cabinets. Mon rêve, c’est que cette détection devienne une pratique de santé publique accessible dès 55-60 ans, pour donner aux gens les moyens d’agir sur leur avenir.








