L’invitée du jour — Amora : Le massacre des chrétiens en République démocratique du Congo

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L'invitée du jour — Amora : Le massacre des chrétiens en République démocratique du Congo
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Ces dernières semaines, l’actualité en République démocratique du Congo a de nouveau été marquée par une violence extrême. Les chrétiens de l’est du pays sont pris pour cibles par des groupes armés islamistes, qui sèment la terreur. Les 8 et 9 septembre derniers, des attaques ont eu lieu dans la province du Nord-Kivu, où plus de cent personnes ont perdu la vie. Revenons sur ces faits avec Amora (pseudonyme), partenaire de terrain de Portes Ouvertes, une ONG au service des chrétiens persécutés. S’étant rendue sur place, elle a pu recueillir les témoignages des chrétiens et responsables d’église.

Les militants du groupe islamiste des Forces démocratiques alliées (ADF) ont attaqué deux localités dans des zones différentes de cette province. À Potodu, dans le territoire de Beni, ils ont tué avec des machettes et des fusils au moins 18 personnes chrétiennes qui rentraient des champs. De l’autre côté du territoire de Lubero, ils ont également massacré plus de 110 personnes, certaines alors qu’elles étaient réunies sur une place mortuaire. Ils ont attaché les mains de certaines victimes dans le dos avant de les décapiter. C’était une tuerie horrible.

Les chrétiens sont marqués par la peur et la fatigue, car ces violences ne sont pas isolées. Les habitants ont subi des attaques répétées. Beaucoup ne peuvent plus rester chez eux ou travailler dans leurs champs. Ils sont déplacés et vivent dans des conditions précaires, sans abri ni nourriture. Et malgré tout, les violences contre les chrétiens continuent : il y a encore eu deux autres attaques le week-end passé. Cela crée beaucoup de douleur et d’angoisse.

La République démocratique du Congo, bien que majoritairement chrétienne, se classe pourtant à la 35ᵉ place de l’Index mondial de persécution 2025. Ce paradoxe s’explique par la persécution violente qui sévit dans le nord-est du pays.

Ces groupes armés islamistes qui persécutent violemment les chrétiens ont des armes et peuvent prévaloir sur les populations qui sont de simples agriculteurs. Ils sèment la terreur.

Dans la province du Nord-Kivu, où se sont déroulés les massacres, la confiance en Dieu est mise à rude épreuve. Au cœur d’un climat d’insécurité marqué par les violences, vivre sa foi reste un défi. Pourtant, malgré les deuils, les menaces et les déplacements forcés, les chrétiens continuent de s’attacher fermement à leur espérance.

Malgré le chaos qui semble régner avec ces attaques répétées dans cette partie de l’est de la RDC, les chrétiens parviennent à garder leur foi, parce qu’ils se disent qu’il n’y a que Dieu qui peut les sortir de cette situation. C’est surprenant de constater qu’alors même qu’ils sont persécutés, ils parviennent à lever les yeux vers Dieu pour lui demander son intervention. Certains d’entre eux parviennent à s’échapper et leur foi en est renforcée. Malgré les difficultés, ils continuent à faire confiance à Dieu, à le remercier et à s’encourager mutuellement.

Face à ces persécutions, la communauté internationale et les Églises du monde entier ont un rôle à jouer. Chacun a la possibilité de s’engager aux côtés de ces chrétiens, notamment par deux formes d’action.

Premièrement, il faut prier. On peut parfois penser que ce n’est pas assez, mais cette prière va encourager une personne qui est sur le point de perdre espoir.

Ensuite, il faudrait que les chrétiens du monde entier prennent conscience de ce qui se passe contre les chrétiens à l’est de la République démocratique du Congo. Chacun peut se joindre à la mission de Portes Ouvertes, qui a actuellement une campagne intitulée « Debout l’Afrique » (Arise Africa), pour soutenir les chrétiens violemment persécutés en Afrique subsaharienne. Vous pouvez vous aussi les soutenir en signant cette pétition pour appeler à la justice, à la restauration et à la protection de ces chrétiens persécutés.

 

* Service funéraire pour les victimes de l’attaque de l’église de Komanda en juillet, à l’est de la RDC.