L’invitée du jour — Cécile Favre : Lyon, ville lumière… et désormais ville de la vitesse numérique

Lyon ne se distingue plus seulement par ses traboules, ses bouchons ou sa Fête des Lumières. La capitale des Gaules vient d’intégrer le Top 3 national de la connexion filaire avec un débit moyen de 347,52 Mbps. Une performance qui fait briller la ville à la vitesse de l’éclair numérique. Pour en décrypter les enjeux, je reçois aujourd’hui Cécile Favre, professeure en informatique à l’Institut de communication de Lyon 2.
Une prouesse technique… mais pour quels usages ? Derrière ce chiffre impressionnant, Cécile Favre rappelle que l’essentiel n’est pas seulement technique :
« Internet est partout dans nos vies, mais tout le monde n’a pas le même accès ni la même aisance numérique. »
Ce record invite à s’interroger sur les écarts d’équipement et sur la manière dont ces performances se traduisent concrètement pour les habitants. Avec la généralisation des démarches en ligne, l’inclusion devient un sujet central :
« Certaines personnes souhaitent encore rencontrer un humain au guichet. Il faut préserver cette possibilité, même à l’heure du tout-numérique. »
Au-delà du débit, c’est donc un véritable choix de société qui se profile : voulons-nous un numérique uniquement performant, ou aussi humain et accessible à tous ? Forte de cette infrastructure, Lyon pourrait devenir un laboratoire pour les technologies sans fil de demain. Mais l’enthousiasme doit s’accompagner d’une réflexion sur les impacts écologiques et sur les inégalités d’accès.
« Il est essentiel d’analyser ces transformations avec l’apport des sciences humaines et sociales, pour ne pas laisser certains publics de côté. »








